Mesdames,
Nous faisons suite à notre courrier du 31 janvier 2024, dans lequel nous vous alertions sur les risques psychosociaux et la dégradation physique et mentale des salariés au sein de notre entreprise CCF.
De nombreux salariés, issus de tous métiers, continuent de nous alerter sur la détérioration constante de leurs conditions de travail et de leur santé.
Nous n'allons pas répertorier à nouveau la longue liste d'incidents qui s'accumulent depuis le 2 janvier 2024. Nous avons eu plusieurs échanges avec la Direction Générale, qui nous assure prendre en charge ces problématiques le plus rapidement possible et être consciente de leur impact sur les clients et les salariés. Niccolo UBERTALLI l'a d'ailleurs mentionné dans son blog le 9 février.
Cependant, il a également indiqué qu'il faudrait encore "au moins 70 jours de stabilisation". Or, certaines équipes sont dans un état de fatigue physique et psychologique, au point de l'épuisement.
Stress :
Nos collègues subissent un stress cumulatif important, notamment en raison de :
- Surcharge de travail
- Manque de moyens
- Des intérimaires avec des habilitations très partielles, ne leur permettant pas de répondre au téléphone ou aux mails.
- Injonctions paradoxales
- Incivilités, parfois allant jusqu'à l'agression, de la part de la clientèle externe ou interne
- Recensement (parfois quotidien) des résultats commerciaux sans que le service de base ne soit assuré.
Effectifs :
Certains sites sont encore plus en difficulté en raison du manque de personnel. Avec la fatigue, les problèmes deviennent plus difficiles à surmonter.
Certains managers nous signalent que les meilleurs éléments leur échappent. Nous craignons une vague de démissions après la distribution de la rémunération variable.
À ce sujet, les managers n'ont toujours aucune idée du montant de l'enveloppe et s'inquiètent particulièrement des montants qui seront attribués aux lignes d'accueil, en première ligne dans ce que certains appellent une "guerre de tranchée". Une déception de la part des équipes quant au montant de la rémunération variable serait l'élément de trop.
RH
Dans ce contexte, il apparaît clairement que les moyens mis à disposition en matière de gestion et d'accompagnement des ressources humaines de l'entreprise sont particulièrement insuffisants
- Les responsables des ressources humaines, déjà très sollicités, ne sont pas en nombre suffisant, d'autant plus qu'ils doivent gérer toutes les tâches administratives qui étaient autrefois prises en charge par les centres de compétences chez HSBC.
- L'accès à la médecine du travail est difficile.
- Tout le monde est en surcharge et il est possible que nous ne nous rendions pas compte qu'un salarié est en difficulté.
Même avec la meilleure volonté, les managers ne peuvent pas faire face à toutes ces problématiques. Nous sommes profondément inquiets.
Des mesures concrètes doivent être mises en place rapidement afin de permettre à nos collègues de retrouver la sérénité qui devrait être la leur dans l'exercice de leur emploi. La solution ne peut se limiter à recommander de prendre des congés.
Les équipes FO consacreront les prochaines semaines non pas à mener une campagne électorale, mais à se rendre sur site pour soutenir les équipes.
Si nous ne constatons pas d'améliorations rapides d’ici la fin du mois, nous serons contraints d'alerter la Médecine du Travail, l'ANACT (Agence nationale pour l'amélioration des conditions de travail) et l'Inspection du Travail.
Nous restons à votre entière disposition pour en discuter.
Sincères salutations
FO CCF
Copie : Niccolo UBERTALLI – CEO Groupe CCF
Thomas VANDEVILLE – Directeur Général Délégué CCF
Inge DEVILDER – Direction des Relations Sociales Groupe CCF
Sylvia BAGOT – Direction des Relations Sociales Groupe CCF
Mireille HERRIBERRY, Fédération FO Banques et Etablissements Financiers