Extrait de différentes sources de presse économiques et financières

Le mercredi 22 Mars

Une nouvelle banque régionale américaine, First Republic Bank, connaît aujourd’hui des difficultés à la suite de retraits massifs de dépôts, les déposants ayant replacé leurs liquidités au sein des grandes banques US perçues comme plus sûres.

Inquiètes des risques de contagion de cette nouvelle crise, et à l’initiative du patron de JP Morgan, une coalition de onze grandes banques US a octroyé, en urgence, une ligne de 30 Md€ de liquidités à First Republic Bank. En cas d’aggravation de la crise, ces grandes banques pourraient être amenées à injecter directement du capital dans la banque régionale.

  • L’Association des banques de taille moyenne réclame que l’ensemble de leurs dépôts puissent être garantis temporairement en cas de crise. De son côté, le département du trésor, par la voix de sa secrétaire Janet Yellen, a laissé entendre qu’en cas de crise aggravée, une intervention directe du Trésor était envisageable.

En Europe, l’annonce du rachat du Crédit Suisse par UBS a contribué à calmer les marchés. Néanmoins, la décision des autorités suisses de réduire la valeur à zéro de certains titres de dette subordonnée (obligations convertibles à risque) au profit des actionnaires a provoqué une crise du marché de la dette subordonnée en Europe et des pertes importantes pour certains investisseurs très exposés à ces titres, à l’image de Lazard Frères Gestion.

Plus d’une semaine après la faillite de Silicon Valley Bank et de Signature Bank, d’autres banques régionales se montrent particulièrement vulnérables à une fuite des dépôts. A l’image de First Republic Bank, qui offre des services de banque privée et de gestion de fortune en Californie et sur la côte Est, qui a subi, depuis le 10 mars, quelque 70 Md$ de retraits de dépôts. Rendus inquiets par la chute éclair de SVB, ses clients ont relogé leurs fonds au sein des grandes banques américaines, réputées plus sûres car too big to fail, et également mieux régulées.

Mais le risque de contagion persiste aux yeux des grandes banques américaines et des autorités et c’est afin de repousser ce risque qu’une coalition de onze banques est venue à la rescousse de First Republic Bank en en lui octroyant une ligne de 30 Md€ de liquidités.

Cette crise bancaire montre que la faillite de SVB est un cas d’école qui associe le risque de liquidité, le risque de taux d’intérêt (non couvert), et la concentration de la clientèle et de l’activité dans le secteur des start-up tech. Par ailleurs, SVB avait des dépôts bien au-delà du montant assuré par la FDIC et donc plus susceptibles de donner lieu à des retraits brutaux. Pour rappel, l’allègement de la réglementation en 2018 pour les banques, comme SVB, dont les actifs sont inférieurs à 250 Md$ a permis à ces banques de s’affranchir de nombreuses contraintes réglementaires et donc de devenir plus fragiles aux chocs exogènes.

Dans le cas du rachat du Crédit Suisse, les autorités suisses ont considéré que les actionnaires étaient prioritaires par rapport aux porteurs de ces titres de dette AT1 qui se retrouvent donc floués. Cette décision des autorités suisses montre une volonté de préserver avant tout les actionnaires qui sont aussi des clients de la gestion de fortune de Crédit SuisseElle a entraîné un effondrement du marché de la dette subordonnée et a fragilisé les investisseurs qui détenaient une part importante de cette dette. Lazard frères gestion a ainsi annoncé une perte de 107 M€.

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