Entretien avec Monsieur FREUD
par Carole Cebe · Publié · Mis à jour
ENTRETIEN AVEC Monsieur FREUD
Je dois dire que depuis quelques mois, mes nuits ne sont pas plus belles que mes jours.
On essaie plusieurs trucs et astuces pour trouver le sommeil, car le repos n’est pas que dans la
position allongée, quoique à Marseille, la chaise longue est une institution bien avant le ballon rond.
Si vous avez vu les films de Pagnol vous comprendrez.
Mais parfois, mes nuits sont cauchemardesques !
Cette nuit-là, je vois des personnes de dos, des t-shirts et chemises en sueur. J’ai mal à la tête, aux
bras, aux épaules, je râle, comme les dos voutés devant moi. Ils râlent. Ces dos, un peu décharnés
tout de même. Mes mains me font mal, elles tiennent, une rame !
Mais je rame ?!
Oui, nous ramons et nous râlons ! mais nous essuyons aussi un orage. La houle ! et l’embarcation
commence à prendre l’eau.
Aïe ! aïe ! mon dos ! je me réveille ! je regarde mes mains, ce n’était qu’un cauchemar.
Je consulte mon livre des songes.
Rame ? ramez ? bateau ? je tombe sur l’image d’un bateau avec des rames, beaucoup de rames, un
mat et en figure de proue, un cygne très sculptural. Une galère !
Le navire de combat, de commerce.
Si je me rappelle un peu mes cours d’histoire, ceux qui ramaient dans les galères étaient des forçats,
mal nourris et qui trimaient pour déplacer ce monstre des mers.
Mais qu’aurait dit Monsieur FREUD ?
– Vous entendez parler d’embarquement depuis des mois.
– Oui mais depuis des mois, je vois le symbole d’avion décollé, pas de bateau de croisière dans
la mer des Caraïbes.
– Dans l’imaginaire onirique, c’est prendre un nouveau cap.
– Elle est facile celle-là Monsieur FREUD.
– Quelques difficultés ? vous ramez pour atteindre la rive, il y a de l’espoir vous n’êtes pas
seule.
– Oui avec mes compagnons dans cette embarcation, nous faisons beaucoup d’efforts. Ils sont
en sueur, fatigués et pas en grande forme. Nous sommes ensemble mais dans une galère !
– L’orage, c’est l’épreuve ! Vous devez vider l’eau de l’embarcation et colmater.
– Alors disons Monsieur FREUD, qu’avec les galériens nous écopions, mais plutôt des
reproches !
« Ramez plus vite ! Il faut atteindre notre objectif le cap de Bonne Espérance avant fin juin ! »
Mais sinon Monsieur FREUD, quel signe annonce la trouée de ciel bleu ?
– Le cygne de votre proue ! symbole d’amour et de dévotion.
– Et bien nous sommes enfin d’accord Monsieur FREUD. Mes galériens aiment leur métier et
sont très dévoués à leurs clients.
Alors Monsieur FREUD, ramer c’est une émulation excitante et vivifiante, mais la distance à
traverser doit être SMART.
Réveillons nous, aujourd’hui, la galère a laissé place à une embarcation, soi-disant plus sécurisée,
mais les chaloupes doivent être en nombre suffisant. En cas de naufrage, Hommes et Femmes
doivent pouvoir tous y embarquer pour atteindre le cap.
“L’accumulation met fin à l’impression de hasard.” Sigmund FREUD